L’île des oubliés de Victoria Hislop

Alexis, une jeune anglaise archéologue ignore tout de l’histoire de sa famille. Pour en savoir plus, elle part visiter le village natal de sa mère en Crète. Elle y fait une terrible découverte : Spinalonga, l’île où l’on envoyait les lépreux et … où son arrière grand-mère aurait péri.
Une très belle fresque familiale sur 3 générations, une histoire passionnante, émouvante mais aussi un plaidoyer contre l’exclusion.
L’île des oubliés est là pour nous rappeler aussi qu’il n’y a pas si longtemps, la lèpre sévissait encore en Europe. La léproserie de Spinalonga a réellement existé et a fermé ses portes en 1957.

Complètement cramé ! de Gilles Legardinier

Après le grand succès de « Demain, j’arrête », voici un nouveau roman, le ton est toujours drôle mais l’auteur donne une grande place à l’émotion et à l’aspect humain.

Andrew Blake, chef d’entreprise anglais décide soudain de tout quitter : il est veuf, sa fille unique qui vit à New York ne lui écrit plus. Il accepte une place de majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment et ça lui va très bien.
Il se retrouve dans une belle propriété qui semble à l’abandon et partage la vie de Nathalie, sa patronne à l’étrange emploi du temps, de Odile, la cuisinière célibataire, de Manon, la toute jeune femme de ménage, de Philippe, le régisseur un peu « décalé » et de Méphisto, un chat impressionnant.
Une belle galerie de portraits…
Andrew Blake se plie en quatre pour aider les autres, les réconforter, les soulager et c’est justement en aidant les autres qu’il s’aidera lui-même et qu’il va réapprendre à rire.
Un livre écrit avec humour sur fond de rivalité franco-britannique, un livre vite lu qui donne du baume au cœur, un livre à l’écriture vraiment sympathique.
Quand on a tourné la dernière page, on se dit qu’on a passé un « sacré » bon moment.

Une lectrice

Les Silences de Rose Tremain

Les silences sur des frères et sœurs que la vie a abîmés … secrets et tourments inavouables, vengeance sanglante au cœur des Cévennes.

Les écoliers d’un village cévenol pique-niquent dans la nature, une gamine s’éloigne du groupe et disparaît dans un cri horrifié, on ne saura ce qui lui est arrivé qu’à la fin du roman.

Entre temps, Rose Tremain nous présente Anthony, antiquaire londonien, homosexuel vieillissant qui décide de se donner une seconde chance en allant rejoindre Véronica, sa sœur qui, elle, est paysagiste dans les Cévennes.
Non loin de là, il y a Aramon, un paysan violent et alcoolique, qui n’a qu’une idée en tête, vendre la ferme familiale et se débarrasser de Audrun qui, elle, n’en finit pas de remuer sa haine contre ce frère indigne.

C’est autour de la ferme à vendre que se cristallise les sentiments : Anthony, l’antiquaire est intéressé par cette ferme et disparaît en allant la visiter.

La suite ne se raconte pas, il faut la découvrir au fil des pages terrifiantes.
Histoire croisée de 2 familles, l’une anglaise riche, l’autre paysanne cévenole, et des ravages que font les secrets. Rose Tremain excelle à fracasser l’un contre l’autre ses personnages.

Un grand roman noir à glisser dans votre valise cet été.

Bonne lecture.

Une lectrice

Une part de ciel de Claudie Gallay

J’ai découvert Claudie Gallay (née en 1961 à Bourgoin-Jallieu, eh oui !) lorsque son roman « Les déferlantes » est paru en 2008. Ce fut un énorme coup de cœur.

Dans ce nouveau livre, l’auteur confirme son goût pour les natures sauvages et les personnages « cabossés » par la vie : un roman d’atmosphère…

Carole rejoint, à l’approche des fêtes de Noël, le village de son adolescence. Dans ce village perché sur les hauteurs du parc de la Vanoise vivent Philippe son frère, garde-forestier, et Gaby sa sœur. Les voilà réunis dans l’attente de Curtil, ce père toujours absent, qui revient parfois et les convoque en leur envoyant une boule de verre pleine de neige.

L’attente commence, les souvenirs refont surface …. L’atmosphère est lourde, pesante… Les jours se ressemblent inlassablement : il n’y a rien que la neige et le froid polaire.

Ce sont les relations d’une fratrie, relations pleines de non-dits, de souffrance intérieure, d’incompréhension, de blessures liées à une tragédie qui a marqué l’enfance de Carole.

Et cette attente du père (viendra-t-il ?) va leur offrir « une part de ciel ».

Tous les personnages ont leur intérêt, leur profondeur, leur caractère. Ils font la vie du village et contribuent à créer une atmosphère particulière et obsédante.

450 pages durant lesquelles il ne se passe quasiment rien mais lorsqu’on commence ce livre, on a bien du mal à le « lâcher ».

Très bonne lecture.

Une lectrice

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